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Carnets de voyages d'une parisienne matérialiste.
2 décembre 2011

Peter Pan dans la lune, salé, poivré.

Depuis le mois d'août je travaille dans un Irish Pub à Kyoto, le Man in the moon. 10 heures par semaine, c'est peu. De quoi payer le train pour aller au boulot, et... les verres après le boulot.

Donc difficile de faire des économies pour m'offrir des petits week-ends à droite à gauche avant de rentrer en France.

Je dois retrouver du boulot. Après quelques entretiens sans suite, je me rends chez Allowork, sorte d'ANPE à la japonaise.

Une petite dame très gentille m'obtient deux autres entretiens, encore...

Je me demande si les patrons acceptent de me rencontrer parce qu'ils sont curieux de voir l'animal français ou s'ils envisagent réellement ma candidature.

Du coup, j'y vais un peu les mains dans les poches (avant c'était plutôt un balais dans le... pression, stress, tout ça), de toute façon, je ne suis plus à un entretien près, voire je me suis bien habituée à mes petites 10h pépères par semaine, alors limite, si je foire, c'est peut-être pas plus mal. Je deviens vite feignante...

Et bien les mains dans les poches, ça marche mieux que le balais dans le ... ! J'ai eu les deux boulots. Ca m'en fais trois.

Fini la pépère-attitude et bonjour les économies ! Je vais peut-être même pouvoir me payer un petit week-end en Corée. Hi ! Hi ! (pardon Nora ;)

Alors maintenant je jongle avec mon emploi du temps, pas facile de contenter tout le monde.

Cette semaine mardi et dimanche, j'étais chez Peter (ainsi nommé en hommage à Peter Pan).

Peter

Sorte de brasserie-bar (isakaya) à la japonaise qui a ouvert au mois d'octobre dernier à Hikone. Le patron a le même âge que moi, 29 ans, du coup il m'autorise à l'appeler par son petit nom. Ambiance "friendly", on bosse en chaussons.

Le jeudi et le samedi, je retourne dans mon petit Irish Pub, que j'aime de plus en plus.

Man in the moon

Mes collègues sont vraiment chouettes.

Le personnel est sélectionné suivant un critère : on doit savoir parler Anglais. Du coup, ça veut dire qu'ici, tout le monde ou presque, a déjà vécu à l'étranger.

Et bien, malgrè tout, il y a une sacrée différence entre les japonais qui ont l'habitude des étrangers et les autres.

Déjà, ils savent utiliser un langage plus simple et se mettre à notre niveau. Et surtout ils n'ont pas cette espèce de retenue qu'ont les autres. Les non-habitués n'osent pas, ne savent pas comment s'y prendre avec cet animal français qu'ils ne connaissent pas bien. Du coup c'est dur de casser cette barrière et de créer de vrais liens amicaux.

Donc je suis vraiment contente d'avoir trouvé ce petit espace, où je n'ai pas l'impression d'être un animal curieux.

Le troisième boulot, c'est encore à Hikone dans un restaurant français. Au mois autant que les restaurants de sushis à Paris sont Japonais.

Le sel poivre

 Et alors là, je joue pleinement mon rôle d'animal français. Par exemple, la dernière fois, des clients ont commandé une bouteille de Beaujolais Nouveau. Le patron m'a donc demandé de leur servir et fût tout fier d'annoncer "qu'aujourd'hui, le vin est servie par une vraie française"...le pire c'est que je ne suis pas du tout sûre de savoir servir le vin correctement. Je me sens con, mais je joue le jeu.

Donc c'est drôle, mais c'est dans le restaurant français que je me sens le moins à l'aise. En plus, j'ai une petite collègue que ça énerve beaucoup de me voir faire les choses de travers parce que j'ai mal compris... Je suis comme les enfants faut m'expliquer les choses simplement et avoir une certaine patience. Mais elle a une mécanique bien huilée et ses habitudes, alors quand je ralentis le travail à cause de mes boulettes, ben ça l'ennerve. Elle me demande donc de me poser dans un coin et d'attendre qu'on est besoin de moi... je fais le bibelot français. Je me sens con.

 

Mais c'est pas grave ! Je me sens bien dans les deux autres tafs et cumuler trois jobs c'est quand même compliqué. Donc je joue patiemment mon rôle décoratif, je fais du mieux que je peux et j'arrête à la fin du mois après avoir eu mon salaire. Non, mais ! (^.^)v

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Commentaires
C
t'es le plus beau bibelot francais que je connaisse, des décos comme toi, on en rêve, crois-moi!!!! gros bisoooous !!
D
Eh Fofo il ne te reste plus que le resto italien:"la pizza della mamma".<br /> là tu pourras faire toutes les bêtises que tu veux, ça fait partie du rôle.<br /> Bisous<br /> DAD
M
Des dessins toujours plus jolis, plus raffinés... Je t'embrasse très fort.
C
Bravo en tous cas pour ta persévérance, je te lis toujours avec autant de bonheur.
A
Génial!
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